Aart Heering
Pendant des années, c'était l'argument décisif pour les nostalgiques du temps d'antan. Ce n’est pas vrai, mais il n’en reste pas moins que le trafic ferroviaire italien d’après-guerre laissait beaucoup à désirer en termes de vitesse et de ponctualité. Cela semble prendre fin avec l'ouverture des lignes à grande vitesse. (Nous ne parlons pas des bogies régionaux. On y consacre peu d'argent et ils sont donc souvent obsolètes, lents, en retard, surpeuplés et pas particulièrement propres.) Mais ces dernières années, l'efficacité a semblé décliner. Une étude vient de démontrer que cette impression est exacte.
Ce fut une véritable révolution pour les chemins de fer italiens (à l'époque Ferrovie dello Stato, aujourd'hui Trenitalia), lorsque trois trains rapides différents furent introduits en décembre 2008.
La « Frecce »
De Frecciarossa (flèche rouge) atteint une vitesse de 300 kilomètres par heure et assure une liaison quotidienne via la ligne à grande vitesse entre les principales villes italiennes. Le Frecciargento (flèche argentée) atteint 250 km/h et utilise à la fois la LGV et le rail traditionnel. Cette dernière s'applique également aux Frecciabianca (flèche blanche) qui cible les villes petites et moyennes.
En 2015, des trains de la compagnie privée Italo, équipés de confortables sièges en cuir artificiel, ont été ajoutés et limités aux principales destinations. (Pour le reste, vous devrez passer à Trenitalia.)
Depuis lors, les passagers du train peuvent voyager de Rome à Naples en une heure au lieu de 2. Le temps de trajet de Milan à Rome (480 km) a été réduit de plus de 4 heures pour l'Intercity à 3 heures. Cela a également sonné le glas du voyage. le maintenant en faillite Alitalia, qui tirait auparavant de bons résultats grâce à son quasi-monopole sur le vol Rome-Milan.
Car qui prend encore l’avion si on ne perd plus de temps en train ? "L'Italie fait enfin quelque chose qui fonctionne", s'est réjouie l'agence de presse nationale ANSA. En effet, les Frecce (flèches) sont rapidement devenues réputées non seulement pour leur vitesse, mais aussi pour leur fiabilité. Mais cela a changé ces dernières années.
Trenitalia rapporte dans son rapport annuel 2022 que 98,1 % des Frecce sont arrivés avec moins de 60 minutes de retard. C'est super, a jugé la journaliste Milena Gabinelli, mais il reste encore beaucoup entre 0 et 60 minutes.
Retards importants
C'est pourquoi elle a enquêté pour le Corriere della Sera et la chaîne de télévision La7 sur le nombre exact de retards que connaît Frecce. Son équipe de recherche a analysé plus de 1.200 10 horaires des 10 derniers jours de novembre et du premier 2023 décembre XNUMX, une période normale sans intempéries, catastrophes naturelles ou grèves.
Il s'est avéré que fin novembre sur la ligne Venise-Milan (267 km en 2 heures et 27 minutes), seuls 7 des 120 Frecce sont arrivés à temps. Le retard moyen était de 13 minutes, tandis que 44 % sont arrivés avec plus de 20 minutes de retard. Début décembre, la situation ne s'est pas améliorée et on a pu constater que les trains de nuit, notamment ceux des navetteurs, étaient en retard.
Les Frecce de Milan à Rome ont été retardées en moyenne de 12 minutes pendant la période d'observation. Aux heures de pointe du matin, ce délai est passé à 20 minutes, tandis que certains trains étaient constamment retardés d'une demi-heure.
Il y a deux mois, c'était l'occasion pour le ministre de l'Agriculture Lollobrigida, en route pour un rendez-vous, d'arrêter le train à une gare intermédiaire et de partir de là dans une voiture de service. À l'indignation de ses compagnons de voyage qui ne pouvaient se permettre un tel privilège.
Les trains de Rome à Reggio de Calabre arrivent généralement à l'heure le matin, mais cela l'est beaucoup moins le soir. Le train n° 8419, qui part de Venise dans l'après-midi, arrive à Reggio avec moyenne 41 minutes de retard. Les données d'Italo sont moins accessibles, mais l'entreprise elle-même rapporte qu'en 2022, 61,4 % de ses trains ont été retardés et 3,1 % ont été retardés de plus d'une heure.
Surcharge du réseau ferroviaire et hausse des tarifs
La cause principale, selon Trenitalia et Italo eux-mêmes, réside dans la surcharge de la LGV et d'autres réseaux. Sur la ligne Milan-Rome, sur laquelle circulent quotidiennement 45 Frecce, le nombre de passagers est passé de 2009 million à 1 millions depuis 3,6 et le nombre de trains de 16.439 à 51.358.
De plus, de nombreux équipements sont obsolètes et un entretien tardif entraîne régulièrement des dysfonctionnements. Même si le service des trains rapides a diminué, les prix n’ont pas diminué.
Au départ de la Frecciarossa, un voyage de Rome à Milan coûtait 79 euros en deuxième classe et 109 euros en classe Business. Cela fait respectivement 102 et 139 euros.
Sur le même itinéraire en 2016, Italo facturait 88 euros pour la première classe et 79 pour la seconde ; c'est maintenant 129,90 et 89,90. Il ne faudra pas longtemps avant que l'avion redevienne compétitif. (Il s’agit d’ailleurs de tarifs standards. Vous pouvez également trouver des offres moins chères sur Internet.)
Voyager à bord des trains à grande vitesse italiens est généralement calme et confortable, mais l'imprévisibilité peut nuire à la tranquillité d'esprit des voyageurs qui ont un rendez-vous important, doivent prendre un avion ou changer de train ou de bus.
Par mesure de sécurité, il vaudrait mieux prendre un train plus tôt et accepter la perte de temps. Rappelez-vous également que le mot italien pour connexion – coïncidence – peut aussi être traduit par « une heureuse coïncidence ».
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